L'été 2007 restera gravé dans les mémoires des membres du CC Revard de Trévignin. Jamais l'appel des sommets ne fut plus pressant et le petit plateau autant sollicité que durant les mois de juillet, août, septembre de l'an 2007...C'est en juillet que tout a commencé lorsque le club se permit d'aligner à la difficile épreuve de "l'Etape Du Tour" pas moins de 8 concurrents.
Pour la circonstance, la "semaine du club", devenue traditionnelle, nous emmenait dans les Pyrénées, près de St Girons, à Cominac exactement. Comme d'habitude, plus de vingt personnes participaient à cette semaine sportive.
La fameuse "étape du Tour ", faut-il le rappeler, est une course ouverte aux cyclosportifs ( c'est à dire cyclistes amateurs, hommes ou femmes de tous âges ). Elle se déroule chaque année au mois de juillet sur le parcours de l'étape de montagne la plus difficile du Tour de France, le vrai Tour, une semaine avant les professionnels. Foix-Loudenvielle, c'est 200 km, 5 cols, et 4000 mètres de dénivelée positive, les connaisseurs apprécieront...Ce défi fut lancé dès le mois d'octobre 2006, par notre ami allemand Rainer Jung, d'Olfen et bien sûr relevé par 7 cyclos inconscients membres du Club du Revard, dont vous trouverez les noms ci-après :
Josette Vibert et Fanny Borel-Garin, Sylvain Bacquet, Eric Steinhauser, Philippe Morin, Christian Michaud et Christian Bacquet. L'inscription groupée fut envoyée au mois de février et nos N° de dossards, dans les 6000, laissaient prévoir un placement sur la ligne de départ à l'arrière du peloton, c'est à dire un départ retardé de près de 45 mn par rapport aux premiers, ceux qui bénéficient d'un dossard prioritaire, les habitués ou les VIP...
Cette année, sur la ligne de départ, on pouvait reconnaître : Greg Lemond, Paul Belmondo et Abraham Olano.
Une épreuve comme l'Etape du Tour, surtout la cuvée 2007, ne se fait pas en se promenant, les organisateurs le savent bien et ne tiennent pas à ce que les routes soient fermées tard dans la soirée, aussi, voitures-balai, autocars et semi-remorque sont prévus, les participants d'aujourd'hui n'ont ni les cuisses de Vinokourov ni les bidons de Rasmussen. De notre club, Eric fut le premier à comprendre qu'il fallait prendre le large et laisser à bonne distance les funestes fourgons et leurs sinistres mégaphones. Pour lui, pas de problème, pas de temps perdu aux ravitaillements, cols vite escaladés et vite descendus, rentré dans les délais, médaille, diplôme et au revoir, personne ne l'a revu...
Pour les autres, le scénario fut différent. Ambiance cyclo, regroupement au sommet de chaque col, on attend le dernier et on repart. Ravitaillements : c'est convivial, on traîne, il y a de la musique, on se croirait à l'Ardéchoise, erreur ! C'est l'Etape du Tour, ici on ramasse sans vergogne les attardés...Au 3ème col, le Col de Mente, après nous être copieusement ravitaillés, soigné les crampes pour certains, le regroupement général s'effectue ( 8 moins Eric, soit 7) et la rumeur devient menaçante " voiture balai à 10 minutes..." Nous nous jetons dans la descente pour tenter d' y échapper, avec l'énergie du "sauve qui peut, chacun pour soi"
Je me retrouve bientôt seul avec Josette qui a fait une descente exceptionnelle. Lorsque nous arrivons tous deux au pied du Port de Balès, nous craignons que Fanny , Sylvain, Philippe, Rainer et Christian ( Michaud) ne se soient pas assez méfiés et invités à rentrer en autocar. La pente est assez douce au début, mais bientôt les fameuses "marches d'escalier" qui caractérisent ce col rendent pénible l'ascension. De plus en plus de concurrents sont à pied et poussent leur vélo. Les crampes me reprennent, Josette est aérienne, elle prend le large, je marche à côté de mon vélo et progresse à 4km/h. Un rapide calcul me remet en selle, si je n'accélère pas, c'est Norbert ( Dentressangle) qui ramènera mon vélo ! Après la belle descente du Port de Balès, je me retrouve dans "Peyresourde", des dizaines de concurrents ont posé leur vélo contre le muret et attendent la voiture. Josette doit être loin. Je monte ce dernier col en surveillant les camionnettes qui ramassent, deux lacets plus bas, les concurrents hors délai. Certains parlementent, négocient, refusant de finir en voiture, le sommet n' est plus qu'à 500 m, même à pied, je dois l'atteindre avant que les voitures ne me rattrappent, ensuite je n'aurai plus qu' à dévaller sur Loudenvielle. En passant la ligne, je vois Josette toute souriante, nous nous félicitons mutuellement, nous avons autour du cou la médaille tant convoitée. Eric est déjà reparti. Les autres ont été contraints de monter dans le bus.
Notre plan est déjà prêt pour l'année prochaine: nous aurons chacun un tableau de marche personnalisé, nous passerons le moins de temps possible aux ravitaillements, et ne perdrons pas de précieuses minutes à nous attendre mutuellement.
Durant notre séjour en Ariège, nous avons gravi ensuite le Col d'Agnès ( pour cette ascension, Hjördis prenait la place de Brigitte sur le tandem bleu, et Monique remplaçait Martine à l'arrière du tandem rouge ) puis la mythique ascension du Plateau de Beille, avec une arrivée au sommet enveloppé de nuages.
Cette semaine pyrénéenne n'est que le début d'une grande moisson de cols prestigieux, que vous pourrez-découvrir dans le prochain article : " les boulimiques de l'été 2007". En attendant, vous pouvez voir d'autres photos de cette semaine en Ariège dans l'album du même nom.